Environnements favorables à la santé au travail
Saines habitudes de vie
La position assise prolongée nuit à la circulation sanguine, trop de stress mal géré peut contribuer à des problèmes de santé mentale… Ce que vous vivez au travail (et comment vous le vivez) nuit-il à votre santé?
Regardons plutôt les choses sous un autre angle : plusieurs problèmes de santé physique peuvent être prévenus ou amoindris avec de saines habitudes de vie, notamment l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, le diabète, les troubles cardiaques (ex. : angine), les maux de dos ou les tendinites. Adopter un mode de vie physiquement actif, manger de façon équilibrée et gérer son stress pourraient même réduire le risque d’apparition de certains cancers. Ces mêmes bonnes habitudes ont également un impact positif sur la santé mentale. Par exemple, des études ont démontré que l’activité physique permet de prévenir et de diminuer les symptômes de la dépression1.
Alors, pourquoi passer la journée assis sur une chaise à vous faire du mauvais sang? Agissez!
C’est d’ailleurs ce que plusieurs entreprises font en mettant sur pied des programmes de promotion des saines habitudes de vie auprès de leurs employés. Lancer des défis sous forme de jeu, organiser des cours de yoga sur l’heure du dîner, améliorer l’offre alimentaire à la cafétéria, tenir des kiosques ou des conférences sont toutes de très bonnes initiatives visant à informer et mobiliser les participants à prendre leur santé en main. Par contre, s’assurer que le lieu de travail est constitué d’environnements favorables aux saines habitudes de vie permet de soutenir la modification à long terme et envoie un message cohérent avec les actions du programme santé.
Voici quelques pistes de réflexion en lien avec les différents types d’environnements. À noter que ce ne sont que des exemples et non une liste exhaustive.
Environnement physique2 – Le milieu physique
· Quels aliments sont offerts dans les distributrices/à la cafétéria? Les aliments « santé » sont-ils identifiés?
· Des installations favorisant le transport actif sont-elles disponibles (supports à vélo, endroit pour se changer et se laver, etc.)?
· Y a-t-il un endroit calme où il est possible de se retirer quelques minutes afin de faire redescendre la pression?
· Des cours divers (activité physique, gestion du stress, cuisine santé, etc.) sont-ils offerts à proximité et sont-elles publicisées?
Environnement économique2 – Les coûts reliés aux « actions santé »
· Les aliments santé offerts sont-ils au même prix (ou idéalement à un prix moindre) que les aliments moins bons pour la santé?
· Les activités physiques offertes à proximité sont-elles à un coût abordable et/ou est-ce qu’un rabais corporatif a été négocié?
· Les services du kinésiologue, du psychologue et de la nutritionniste sont-ils remboursés par l’assurance collective? Le personnel est-il informé que ces services sont couverts et peuvent être utilisés à des fins préventives?
Environnement politique2 – Les politiques internes et règles de vie
Le personnel bénéficie-t-il d’un horaire flexible? (Exemple : possibilité d’organiser son horaire afin de pouvoir s’entraîner quelques midis par semaine.)
· Est-ce qu’une partie des frais reliés à la pratique d’activité physique sont remboursés par l’employeur?
· Y a-t-il une « règle non écrite » voulant que les réunions débutent ou terminent, autant que possible, à une heure permettant d’aller s’entraîner le midi?
· Un comité santé composé de représentants des différents secteurs de l’entreprise se réunit-il régulièrement afin d’être au fait de ce qui se passe sur le terrain et mettre en place les actions nécessaires?
· Est-ce qu’une politique alimentaire balise le choix du fournisseur de services pour les machines distributrices et/ou la cafétéria?
· Est-ce qu’un programme d’aide au personnel est disponible?
Environnement socioculturel2 – Les normes et croyances
· Les valeurs véhiculées au sein de l’entreprise sont-elles en lien avec les saines habitudes de vie? Les gestionnaires croient-ils aux bienfaits des saines habitudes de vie et les mettent-ils en pratique?
· Est-il bien vu qu’un employé aille s’entraîner sur l’heure du dîner ou prenne une pause lorsque la pression monte?
· La santé mentale est-elle discutée ouvertement et de façon neutre (au même titre que la santé physique)?
· Les membres du personnel (employés et gestionnaires) ont-ils l’habitude de prendre des pauses durant leur journée, ne serait-ce que quelques minutes en avant-midi et en après-midi en plus d’un temps d’arrêt pour dîner?
Et les personnes?
Les actions de chacun, que l’on soit employé ou gestionnaire, ont un impact sur notre santé, voire même celle des autres.
· Est-ce que je choisis de laisser mes problèmes de côté le matin et d’entrer au travail avec le sourire? Est-ce que je salue mes collègues lorsque je les croise?
· Est-ce que j’offre mon soutien lorsqu’un collègue semble avoir besoin d’aide?
· Est-ce que je profite de mes pauses pour marcher un peu? Est-ce que j’utilise les escaliers plutôt que les ascenseurs?
· Est-ce que je porte attention à mes choix alimentaires? Est-ce que j’apporte un lunch équilibré et des collations?
· Lorsque la pression ou le stress monte, est-ce que je prends un temps d’arrêt pour respirer profondément?
· Est-ce que j’organise mon horaire et mon budget afin de prioriser mes choix santé?
· Que mon poste ait été analysé ou non par un ergonome, est-ce que je fais attention à ma posture de travail? Est-ce que je fais les micropauses étirements ou est-ce que je me lève régulièrement (par exemple : en parlant au téléphone)
Bref, il est possible de rendre les « bons choix » plus accessibles à plusieurs niveaux, mais il reste que chacun est responsable des choix qu’il fait. Après tout, nous sommes les premiers à bénéficier de nos actions!
1 https://www.ordrepsy.qc.ca/pdf/Publ_Psyqc_ArtDossier_ActivitePhys_Juillet03.pdf
2 http://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2012/12-289-03.pdf