Les débuts de la culture abritée

La culture en serre ou sous abri a débuté bien avant notre ère. Déjà à l’époque des Égyptiens, on recense des écrits décrivant la culture sous abri. On retrouve dans les écrits de Platon, qui a vécu de 427 à 347 av. J.-C., des mentions de cultures protégées. Theophraste (372-287) a rapporté peu après que l’utilisation de fumier pouvait produire de la chaleur afin de maintenir les plantes à l’abri du froid et de favoriser leur murissement.

C’est Lucius Junius Moderatus Columella dit Columelle (4-70), un agronome romain, qui a décrit, dans un ouvrage collectif en douze volumes représentant chaque mois de l’année et intitule De re rustica, l’utilisation de mica pour la protection des plantes. Il a également parlé de l’apport de lumière à l’époque romaine. D’ailleurs, à cette époque, le jardinier de Tiberius Caesar cultivait des plants de cornichons dans des pots remplis de fumier. Il les disposait dans un chariot afin de pouvoir les rentrer à l’intérieur le soir et les recouvrait de feuilles transparentes afin de conserver la chaleur tout en laissant pénétrer la lumière.

Le premier concept d’orangerie a été élaboré vers la fin du 15e siècle. Au départ, il s’agissait de cultiver les agrumes dans de larges pots ou boites de bois que l’on rentrait dans les maisons ou les caves lors des périodes froides. C’est au début de l’époque de la Renaissance, soit au début du 16e siècle, que l’on a construit les premières vraies orangeries, ces édifices à fenêtres orientées vers le sud et chauffés à l’aide d’un foyer au charbon. À la même période, on a aussi commencé la construction de quelques serres afin de pouvoir conserver des plantes. C’est vers la fin du 17e siècle que l’écrivain John Evelyn a vraisemblablement invente le terme anglais greenhouse pour décrire une serre.

De nombreuses innovations ont marqué le 19e siècle, notamment dans les matériaux utilisés pour la structure. L’usage du bois s’est raréfié pour faire place au plomb et au cuivre, puis au fer. Plusieurs hypothèses ont alors été formulées pour tenter de définir la forme de toit qui favoriserait le plus la pénétration de la lumière dans une serre. Les architectes de l’époque ont laissé libre cours à leur imagination pour créer divers styles et formes de serres. Plusieurs teintes, formats et épaisseurs de verres ont aussi été testés. De plus, l’usage domestique de la petite serre, dite jardin d’hiver (conservatory,) est devenu courant chez certaines familles bien nanties d’Angleterre. Ces familles pouvaient profiter de divers fruits en dehors de la saison ou cultiver des plantes exotiques. D’ailleurs, plusieurs jardins botaniques d’Europe, particulièrement les Kew Gardens en banlieue de Londres, se sont efforces d’exposer des plantes exotiques rapportées par divers explorateurs. Une des plantes vedettes était la Victoria d’Amazonie (Victoria amazonica sowerby) que l’on appelle en anglais ≪ Giant Water Lily ≫.

Plus de 20 siècles après les premiers balbutiements de la culture abritée, l’intérêt pour ce type de construction est toujours le même. Que ce soit pour prolonger la saison de culture, pour produire toute l’année ou hors saison, la culture abritée est un excellent moyen pour fournir des végétaux de qualité en toute saison. Elle permet de s’offrir un jardin d’intérieur qui améliorera notre environnement. D’ailleurs certaines plantes vertes ont la capacité de dépolluer l’air, ce qui contribue à améliorer la qualité de notre milieu de vie et aide à maintenir une bonne sante.

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